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			SANS
          LA 
			VITALITÉ DE LA TRADITION BIBLIQUE ISRAËL N’AURAIT JAMAIS VU LA 
			
			LUMIÈRE DU JOUR Jacob
          Tsur : 1961-1977
          
          
			 Tsur est né à Vilnius en 1906.
          Après des études au lycée Gymnasia HaIvrit à Jérusalem, il a fréquenté
          l'Université en France et en Italie. 
			Depuis
          quelques années, il a été rédacteur en chef du mouvement
          sioniste Die Welt.
          En 1929, il fut nommé chef du département de l'Information du
          KKL-JNF. Après l'instauration de l'état, il a rejoint le ministère
          des affaires étrangères. Il a été ambassadeur en France et
          directeur général. Aussi, il dirigea le département de
          l'Information de l'Organisation sioniste. 
			En
          1961, Tsur a été nommé président du KKL-JNF de Conseil
          d'administration, un poste qu'il devait tenir pendant 16 ans. En 1977,
          l'année de sa retraite, le Fonds travaille sur 600 projets à 227
          endroits en Israël.
          Tsur
          meurt à Jérusalem en 1990. Son épitaphe dit : « Shaliah LeAmo »,
          un émissaire pour son peuple.
          
           Si
          les causes lointaines de la renaissance nationale juive sont à
          chercher dans les péripéties de son histoire millénaire, la marche
          des événements qui aboutirent à la restauration d'Israël en tant
          qu'État indépendant et souverain, ne couvre pas une période allant
          au-delà de quatre-vingts ans. La réalité internationale de 1880
          faisait
          difficilement
          prévoir, même par un observateur perspicace, les bouleversements
          destinés à changer la face du monde, au cours de deux brèves générations.
          En moins d'un siècle, la civilisation bondit de l'Age de la Vapeur à
          l'Age Atomique. Le peuple juif parcourut en ce court laps de temps un
          chemin qui avait exigé dans le passé une évolution de milliers
          d'années. L'observateur
          juif du XIXe siècle aurait pu concevoir une évolution toute différente.
          Il semblait alors que l'émancipation des communautés juives
          d'Occident devait nécessairement entraîner la disparition des
          ghettos de l'Europe orientale, vestiges incongrus d'un sombre passé.
          Les Juifs s'assimileraient rapidement de plus en plus aux peuples
          parmi lesquels ils vivaient. Les communautés du Nouveau Monde étaient
          alors dans leur enfance et, au mieux, ne comptaient guère que comme
          projections du judaïsme européen. Jérusalem était certes la Ville
          sainte, immortalisée par les prières mais, en fait, une petite
          bourgade où habitaient des Juifs pieux venus y vivre à la recherche
          du salut de leur âme. Dès la seconde moitié du XIXe siècle, les
          Juifs y formaient la majorité, mais le rôle joué par la Ville Éternelle
          dans l'ensemble du judaïsme était loin d'être déterminant. L'Europe
          était encore le centre du monde, et l'on avait toute raison de croire
          que le libéralisme qui promettait l'égalité de tous les êtres
          humains, finirait par accorder aux Juifs la fin de leurs malheurs. Le
          problème juif semblait sur le point d'être résolu. Le jour où
          toutes les frontières seraient abolies semblait être à portée de
          la main. Fallait-il créer de nouveaux particularismes quand
          l'unification du monde était tellement proche ? Cependant
          l'histoire prit un autre tournant. Considérant le passé du point de
          vue de la seconde moitié du XXe siècle, nous pouvons clairement déceler
          les causes de cette évolution. Il
          est concevable que l'État Juif aurait pu être restauré une centaine
          d'années plus tôt : déjà Napoléon avait caressé cette idée.
          Mais nul ne peut plus douter de l'inévitabilité de sa restauration
          en notre siècle : la désintégration même des ghettos libéra une
          énergie nationale ignorée des Juifs eux-mêmes. L'esprit de
          conservation qui avait maintenu l'existence juive se réveilla à
          temps pour former un rempart contre la poussée des nationalismes
          européens qui menaçait le peuple juif d'une destruction totale. Les
          bouleversements économiques et sociaux, les séquelles des deux
          guerres mondiales, faisaient prévoir une aggravation périlleuse de
          la condition juive déjà précaire. Un État Juif en Palestine était
          le seul remède à une catastrophe qui semblait inévitable. Israël,
          tel qu'il se présente aujourd'hui, reflète, en une large mesure, les
          tourments et les vicissitudes de ce judaïsme européen disparu, son
          énergie indomptable et son abnégation passionnée. Le caractère
          d'Israël, sa vigueur et sa capacité de résistance sont le résultat
          des conditions et du milieu dans lequel il est né. Les courants et
          les tendances de son évolution sociale, même les obstacles qu'il a dû
          surmonter dans son effort pour s'implanter dans le sol aride d'une région
          inculte, tout ceci a marqué le nouvel Etat. Le mouvement national qui
          lui a donné le jour sera immortalisé dans l'Histoire comme l'un des
          courants les plus fructueux et constructifs de la pensée politique et
          surtout religieuse moderne.
           
          
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